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POUR LES PLUS CURIEUX
Un château à Lesneven ?
La rue de la Marne était bordée au nord par les douves du Château de Lesneven, construit vers 1220. Ce château était énorme, mesurant 237 mètres sur 192, entouré de vastes douves larges de 14 mètres.
Les restes de douves sont les seules traces visibles du château. Le château de Lesneven avait deux portes. Sur la place du Pont se trouvait la porte Est, donnant sur la campagne. Elle était encadrée de deux tours rondes, comme on peut encore le voir à Saint-Malo ou à Guérande.
Le pont-levis se situait à l’emplacement de la zone pavée sur la rue. En face, il y a une petite rue, de l’autre côté de la place : c’était une bretelle d’accès à la porte pour les cavaliers.
La Place du Château
C’est la place centrale du château de Lesneven et ce vaste château était plutôt une ville close, comme Concarneau ou Saint-Malo.
Un premier château avait été construit de l’autre côté de la ville, près du Champ de Bataille. C’était une enceinte en terre entourée de douves, construite par le comte Neven au X° siècle quand il est venu combattre les Vikings. Ses descendants, les vicomtes de Léon, deviennent puissants. Ils ont comme blason un lion noir sur fond d’or. Ces puissants seigneurs se permettent même de s’opposer par les armes au plus grand roi d’Europe, Henri II Plantagenet, roi d’Angleterre, qui voulait rattacher la Bretagne à son domaine, pour éviter une escale à l’étranger pour ses navires marchands qui commerçaient entre l’Aquitaine, l’Angleterre et la Normandie.
Cette « guerre » dure 12 ans, de 1167 à 1179. En 1213, ils s’opposent encore au duc de Bretagne Pierre de Dreux, car il n’est pas breton. Celui-ci intervient et en 1216 il s’empare de Lesneven qui devient ville ducale. Le premier texte écrit où Lesneven est cité date de septembre 1216, quand le duc organise la gestion de sa ville.
Le château a beaucoup souffert pendant la guerre de Cent ans et il pris et repris successivement par les Anglais et les Français. En 1378, Bertrand du Guesclin, venu assiéger le château de Brest occupé par les Anglais, fait de Lesneven son quartier général. La cession par les Anglais de ce château de Brest au duc de Bretagne est signée en 1397 dans le château de Lesneven.
Au XV° siècle, ce château perd tout intérêt et il est abandonné vers 1480. Les pierres servent à construire des maisons, les douves abritent des jardins et des vergers. Les derniers fragments de murailles sont donnés en 1627 aux moines Récollets pour bâtir leur couvent (actuel Lycée Saint-François). Le bâtiment principal de château se trouvait à l’emplacement de la mairie et il abritait le tribunal et la prison.
La mairie actuelle a été construite en 1888. A côté, une chapelle Saint-Yves, bâtie par les avocats en 1509, est remplacée par la chapelle Saint-Joseph en 1871.
La Place Le Flo, bordée de ses maison à colombages
Les maisons à colombages, comme celle de la boulangerie, la dernière encore existante à Lesneven, étaient fréquentes au Moyen-Age et jusqu’au XVII° siècle,afin d’augmenter la surface des étages.
La maison voisine de la boulangerie était semblable, ainsi que la maison en pierre dans la rue qui descend au Château, ainsi que la belle maison à la façade classique à côté de la maison de la presse. Cette dernière maison abritait un marchand de draps et soieries.
Dans l’autre coin de la place, une belle maison à tourelle d’angle abritait un commerce. La tourelle en charpente couverte d’ardoises a été reconstruite en pierres vers 1955. La grande maison qui abrite le bar « Le Central » était sans doute la maison du sénéchal, le responsable du Tribunal, et le petit bâtiment du à côté abritait le contrôle du marché (vérification des poids et mesures, police du marché…), puis a abrité la garde nationale pendant la Révolution. Ce sera ensuite un commerce puis l’office du tourisme. Les grandes halles occupaient le centre de la place.
Elles ont été détruites en 1893 car cela coûtait trop cher de refaire la vaste toiture. En outre, elles servaient d’abri à des vagabonds… Pourtant elles ont figuré au centre d’une maquette de ville bretonne typique lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889 : la presse dit alors qu’elles sont « les plus vastes et les mieux conservées de Bretagne ».
La Place au blé
Dans cette partie Nord-Ouest de la place se trouvent les plus vieilles maisons de Lesneven. Elles datent du XV° siècle. Elles appartenaient souvent à des notables qui louaient le rez-de-chaussée à des commerçants. Les propriétaires habitaient les étages.
Par exemple la maison qui porte le n° 13 a un puit à l’intérieur, dont la margelle est au premier étage. Le commerçant du rez-de-chaussée allait à la fontaine comme tout le monde, mais le propriétaire avait l’eau à domicile. La poissonnerie, au n° 17, occupe l’emplacement de l’ancien four banal, où les Lesneviens étaient obligés de venir faire cuire leur pain. Il existait déjà en 1216.
L'histoire d'Anne de Bretagne
Anne de Bretagne, fille du duc François II, est née en 1476 et elle devient duchesse à la mort de son père en 1488.
La Bretagne est alors en guerre avec la France, et pour éviter un envahissement complet du duché, la duchesse Anne épouse le roi de France Charles VIII en 1490. Le roi meurt en 1498 et la duchesse Anne épouse son successeur, le roi Louis XIII en 1499.
Elle meurt en 1514. Louis XII meurt en 1515 et le nouveau roi de France est François I qui a épousé Claude, la fille de la duchesse Anne.
La duchesse est venue deux fois à Lesneven et au Folgoet, en 1499, en pèlerinage pour avoir un fils, et en 1506 où elle reste 8 jours dans le cadre d’une grande tournée en Bretagne.
Les travaux de l'Église Saint-Michel
L’église Saint-Michel a été reconstruite en 1760, en gardant le porche et le clocher construits en 1650. En 2005, une expertise de la tour la juge très dangereuse, avec en particulier un risque de chute d’éléments des balustrades en raison de la détérioration des agrafes métalliques qui les fixent.
Des travaux sont engagés en 2013, essentiellement de gros travaux de maçonnerie (remplacement en particulier de nombreuses pièces des balustrades), mais aussi restitution de la toiture en dôme, sous la direction de notre amie Marie Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des monuments historiques. Les travaux se sont achevés en novembre 2013. Avec, en prime, la mise en place des colonnes qui encadrent le portail, que personne n’a jamais vues et dont on peut douter de l’existence préalable…
Le cadran solaire
Ce cadran solaire date probablement du XVIII° siècle, et il avait déjà fait l’objet d’une restauration au début du XIX° siècle.
L’inscription latine : « ME LUMEN, VOS UMBRA REGIT », signifie « Moi c’est la lumière, vous c’est l’ombre, qui vous guide ».
Le Général Le Flo
Adolphe Le Flo est né à Lesneven en 1804. Après des études à l’école de saint-Cyr, il part en Algérie en 1835 et il y reste jusqu’en 1848. Il y devient général. De retour en France il est élu député du Finistère. Opposant au président Louis Napoléon Bonaparte, il est arrêté lors du Coup d’Etat du 2 décembre 1852 et il est exilé à Jersey, où il devient ami avec Victor Hugo, lui aussi exilé.
A la chute de Napoléon III en 1870, il devient ministre de la guerre, puis ambassadeur en Russie de 1871 à 1879. Il meurt dans sa maison de Nec’hoat à Morlaix en 1887. En Russie il a préparé l’Alliance Franco-Russe qui est signée en 1893, et c’est pour cette raison qu’une statue lui a été édifiée.
C’est une statue en bronze sculptée par un artiste parisien d’origine polonaise, Cyprien Godebski, qui a fait en outre, par exemple, la statue de Copernic à Varsovie en Pologne. Les Lesneviens n’avaient pas l’habitude de voir des statues en bronze. Alors, quand elle est arrivée à Lesneven, les responsables de la mairie ont cru qu’elle était couverte de vert de gris, car elle était verte. Ils ont donc décidé de la décaper à la toile émeri. Mais, il restait du vert dans les plis, et ils ont demandé au sculpteur comment faire. Celui n’a rien compris et il est venu voir. Grande colère, car ce n’était pas du vert de gris, c’était une patine spéciale pour protéger la statue. Godebski a dû refaire la patine, et, depuis, elle est bien restée.
Le général Le Flo, sur son socle, regarde vers l’Est les maisons les plus récentes de la place. Elles sont très différentes des autres, en effet. Toutes ces maisons ont été détruites par un incendie lors du bombardement de Lesneven en août 1944 (qui a aussi détruit le clocher) et elles ont été reconstruites en 1946.
Histoire de l'Hôtel de France
Construit au XVI° siècle, agrandi en 1656, cet hôtel particulier fut acheté au début du XVIII° siècle par François Claude Barbier, marquis de Lescoat. Après la révolution il hébergea les religieuses Ursulines chassées de leur couvent, avant de devenir, à la fin du XIX° siècle, un hôtel-restaurant réputé.
A la Libération, il hébergea un groupe d’officiers des services secrets américains chargés de repérer d’éventuels espions allemands qui auraient cherché à se renseigner sur la stratégie des alliés concernant le siège de Brest.
Le 22 août 1944, l’Hôtel de France fut le théâtre d’un épisode tragique, avec l’assassinat, par un capitaine des Rangers américains, d’un parachutiste français des S.A.S. L’officier américain fut acquitté en cour martiale, au terme d’une parodie de procès au cours de laquelle on fit passer la victime pour un espion allemand, ce qui n’était pas du tout le cas.
Le Parc du Cloître
Ce bâtiment était un couvent de religieuses Ursulines. Elles ont été autorisées à s’installer à Lesneven par le roi Louis XIV en 1678. Elles se sont installées dans les maisons en bordure de rue et ont construit leur couvent dans les terrains à l’arrière entre 1700 et 1750. Mais le couvent n’a jamais été fini. Pour preuve, on peut voir le départ de l’arcade du 4ème côté…
Les religieuses faisaient la classe aux filles de la région. A la Révolution, elles sont chassées et le bâtiment devient un hôpital maritime, pendant tout l’Empire. En 1829 les religieuses de la Retraite s’y installent, et fondent une école, qui devient école Notre Dame de Lourdes en 1908. La dernière religieuse part en 1971 et le bâtiment devient municipal, avec salles de réception et 47 studios, et… dans la chapelle, le Musée du Léon.
Les jardins du cloître abrite une immense glycine, l’une des plus grandes au monde, elle figure dans le Guinness des Records.